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“ On n'est pas des tueurs, on est

des envoyés du Prophète ”,

me dit Chérif Kouachi

9 janvier

Les frères Kouachi surgissent à pied d’un bois et braquent une automobiliste à Nanteuil-le-Haudoin, dans l’Oise. Ils roulent à tombeau ouvert vers Paris, mais croisent la route d'une patrouille de gendarmerie à Dammartin-en-Goële. Ils se réfugient alors dans une imprimerie de la ville.

Michel Catalano, patron de l’imprimerie, prend un café avec son employé Lilian quand l’interphone retentit. Il ouvre, sans se méfier, puis regarde par la fenêtre et aperçoit les Kouachi.

Quand je l’ai en face de moi,

il me dit

“ Vous me reconnaissez ? ”

Pour faire diversion et protéger son employé, Michel Catalano propose un café aux Kouachi. Un dialogue s’engage.

Ils voulaient en découdre

avec les gendarmes,

et en tuer le plus possible

Les premiers gendarmes arrivent sur place. Ils ne sont que deux, et se positionnent près de l’entrée du bâtiment. C’est alors que le frère aîné, Saïd, sort, les armes à la main. Marc, l’un des deux gendarmes, l’affronte, et finit par le blesser grièvement au cou, sans toutefois l’abattre. Il se souvient parfaitement de la scène.

Après avoir crié Allah Ouakbar,

il fait feu, on sent toute la rage quand il tire sur nous

Saïd Kouachi, grièvement blessé à la gorge, remonte dans l’imprimerie, épaulé par son frère. Michel Catalano le voit revenir, pantelant, le pas lourd, et propose de le soigner.

Il dit à son frère “ Je vais mourir ”. L’autre lui répond

“ Non, pas tout de suite ”

Il est 10h20. Michel Catalano sort sain et sauf. Lilian, le graphiste, est toujours caché dans le placard de la cuisine, à quelques mètres des deux terroristes. Il va y rester prostré près de 8 heures.

L’information est désormais officielle: les Kouachi et Amedy Coulibaly se sont coordonnés. Un appel à témoins est lancé pour retrouver le tireur de Montrouge, né en 1982. A ce moment-là, et alors que tout le monde le croit caché, Amedy Coulibaly est déjà en route pour mener son macabre projet.

David, la trentaine, s’arrête en voiture devant l’entrée de l’Hyper Cacher à Porte de Vincennes pour acheter une bouteille de champagne, en perspective d’un week-end avec sa petite amie. C’est là qu’il voit entrer Amedy Coulibaly, qui sort une arme de son sac. “J’ai vu son visage de profil, sa bouche m’a marqué. Elle était ni crispée, ni souriante, ni énervée. Il avait un visage normal. Simplement normal”.

 

 

Le jeune homme entend des coups de feu. Terrorisé, il se recroqueville dans sa voiture, par terre. Il finit par sortir et prendre la fuite en courant. Il ne retrouvera sa voiture que le lendemain. Le véhicule, saisi par la police scientifique, compte 18 impacts de balles.

 

Dans le supermarché, Amedy Coulibaly sème la terreur dès son entrée. Il abat trois personnes à bout portant, Yohan Cohen, Philippe Braham, et François-Michel Saada, et prend en otage toutes les personnes présentes. “Maintenant, vous voyez de quoi je suis capable”, les prévient-il en désignant les corps. En quelques minutes, une centaine d’agents du Raid et de la BRI sont sur place et bouclent le quartier.

 

 

Au sous-sol, Lassana Bathily, employé du supermarché, voit arriver des clients paniqués, qui fuient le terroriste à l’étage. Ils cherchent une sortie: il n’y en a pas. Face à eux, des palettes, des cartons, et les deux chambres froides. Ils se réfugient à l’intérieur, tandis que Lassana Bathily coupe le thermostat. Lui propose de prendre le monte-charge et de sortir par la porte de secours, mais personne n’ose le suivre. Il s’enfuit seul. Il sera interrogé longuement par les policiers, avant de les aider en fournissant des indications sur les lieux.

 

 

A l’intérieur, les minutes s’égrènent, lentement.

 

 

Une demi-heure après les premiers coups de feu, un otage envoyé par Amedy Coulibaly somme les clients cachés en bas de remonter. Yoav Hattab, fils du grand rabbin de Tunis, se saisit alors d’une des armes du terroriste, laissée sans surveillance. Il veut tirer, mais l’arme s’enraye. Coulibaly se retourne, et l’exécute à bout portant, sans ménagement. Les otages sont pétrifiés de terreur.

 


L’un d’eux, Alain Couanon, resté au sous-sol, lui a ensuite fait face.

Coulibaly m’a regardé,

et il m’a dit :

“ Oui, venez monsieur ! ”

BFMTV rentre en contact avec Amedy Coulibaly, puis avec Chérif Kouachi. Igor Sahiri, journaliste à BFMTV, a eu l’un des frères au téléphone. Il se souvient de cette conversation surréaliste et nous raconte les coulisses de ce moment.

Lilian Lepère est resté caché près de huit heures

1:52


Les proches de rescapés témoignent

1:22


Lassana Bathily, héros de l’Hyper Cacher, témoigne

2:33


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Nom : COULIBALY

Prénom : Amedy


Âge : 32 ans


Casier judiciaire :

Jugé et emprisonné à plusieurs reprises pour vols aggravés, vols à main armée, et trafic de stupéfiants à partir de 2001, alors qu’il était encore mineur. Rencontre Chérif Kouachi en prison en 2005.


Placé en détention provisoire en 2010 dans l’enquête sur la tentative d’évasion du terroriste Ali Belkacem.


Condamné à cinq ans de prison en 2013 dans cette affaire


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